Quand le soleil ne brillera plus par l’œil noir des serrures
Et que le monde aura définitivement fermé boutique
Quand les animaux parleront de l’homme à l’imparfait
Quand nous serons toi et moi
Deux coquillages fossiles
Portant immobiles
Les mers anciennes sur leur dos
Quand il ne restera plus rien
de notre amour ici-bas
Pour dire la floraison
Le fleurissement
La florescence du désir
Souffle la pierre de ta bouche
Ma joueuse d’osselets aux doigts nacrés
Sème une traînée de terre poudreuse
Sur les chemins de notre passé
Invoque le vent si ton âme en a la force
Et si le vent existe encore
Franchis la porte invisible qui nous retient ici
Sors sous la lune somnambule
Entre dehors et traverse l’arbre
Le serpent au poignet
Enfouis-nous dans le sol d’aucune mémoire
Tourne les feuilles du livre sans savoir de quoi il retourne
Efface nos noms sans te soucier ni d’Eve ni d’Adam
Roule nos âmes dans la boue sacrée du fleuve de toutes les vies
A quoi servent les mots qu’on trace
Si personne ne les lit
Où mène la trace qu’on laisse
Si personne ne la suit
Au début était le verbe
A la fin sera le ver(s)