Les mots rôdent
L’instant s’érode
Le monde tourne dans l’œil
D’un cyclope aux cieux bleus
À qui personne n’ose dire son nom
Sur le seuil de l’abîme
On se tient à distance
Sous le gel monodose du réel
On s’individualise-lise-lise
Les uns les autres
Enchaînés à une réalité
Christ-allisée de pixels
On a beau jeu de vider
Ses poches sous les yeux
Des espérances trompées
Des trahisons désespérées
Sous le regard infini
Des fantômes
Qui nous traquent
Prométhées déchaînés
À qui l’on promettait
De petites transgressions
Autocertifiées
Effacés que nous sommes
À jamais par la magie de notre image
Toujours en avance
Sur notre présence
On file la trame
De la fileuse qui nous Parque