À la fin, les galeries et musées ne sont que des petits cimetières dorés où repose l’inanité de nos rêves, s’ils n’osent pas projeter l’art dans la tourmente du monde réel. Quel musée d’art contemporain serait capable aujourd’hui de trouer ses murs douillets pour exposer un canon de Pino Pascali, alors que les guerres saignent l’Ukraine, Gaza, le Liban, la Syrie, le Congo…? L’Attico di Fabio Sargentini, fameuse galerie romaine des avant-gardes Italiennes représentées notamment par Pino Pascali et Gino De Dominicis n’hésita pas en 1969 à détruire un de ses murs -au grand dam des habitants de la copropriété- lors d’un happening pour exposer le “Cannone Bella Ciao” créé de toute pièces par Pascali. L’exposition naquit d’un souvenir, “comme une bombe non explosée qui émerge du sous-sol 30 ans après”. De Dominicis aurait suggéré : “Pourquoi ne pas exposer de temps en temps le canon de Pascali comme s’il avait tiré sur les parois ?” Ce qu’ils refirent en 2001… mais cette fois sans démolir de mur, malheureusement !

Sens sans conscience
J’ai peur que la vie ne dépasse pas la conscience de la vie. Sinon la vie serait l’immortalité et la mort une parenthèse. La conscience